*alt_site_homepage_image*
fr

Actualités

RSS

Kęstutis Budrys : la mer Baltique ne peut pas devenir le « terrain de jeu » de la flotte fantôme

Le 17 mai, le ministre lituanien des Affaires étrangères Kęstutis Budrys a participé à la conférence de Lennart Meri à Tallinn et appelé à des actions déterminées et coordonnées pour renforcer la sécurité en mer Baltique.

S'exprimant lors de la table ronde « Sécurité de la mer Baltique : la flotte fantôme en eaux peu profondes », le chef de la diplomatie lituanienne a souligné que la région de la mer Baltique devient de plus en plus vulnérable face aux activités militaires croissantes de la Russie et à sa flotte fantôme qui tente de contourner les sanctions internationales.

« Nous devons reconnaître que la mer Baltique relève de notre responsabilité. Nous devons prendre l’initiative et agir en coopération avec nos alliés », a déclaré le ministre Budrys.

Le ministre a mis l’accent sur trois défis principaux : la flotte fantôme que la Russie utilise pour transporter du pétrole afin d’échapper aux sanctions, une application floue du droit maritime international, qui entrave la sécurité effective de la mer Baltique, et l’activité croissante de la Russie en mer Baltique, comme en témoigne le récent incident dans la zone économique exclusive de l’Estonie.

Selon K. Budrys, la plupart des pétroliers de la flotte fantôme ne sont pas immatriculés ni assurés et ils n’ont pas d’équipage qualifié, ce qui constitue un risque grave pour l’environnement et l’infrastructure maritime.

« Nous devons non seulement élargir la liste des navires sanctionnés, mais aussi harmoniser l’application des sanctions entre l’UE, les États-Unis et le Royaume-Uni. Actuellement, moins de la moitié des navires sanctionnés le sont par ces trois juridictions, ce qui est une faiblesse que la Russie exploite », a dit le ministre.

Selon le ministre, il faut de la clarté et le courage d’agir. Kęstutis Budrys a appelé à renforcer l’interprétation et l’application des normes juridiques internationales en mer Baltique. Il estime que des protocoles opérationnels clairs doivent être établis pour contrôler les navires suspects, en particulier ceux qui ne battent pas pavillon, ce qui signifie qu’ils n'ont pas de juridiction légale.

« Si le droit international nous permet d’agir, nous devons le définir et l’appliquer clairement. L’incertitude ne fait qu’encourager les contrevenants à être plus audacieux », a-t-il souligné.

Sur le plan militaire, K. Budrys a évoqué un incident récent au cours duquel des avions de chasse russes ont escorté un pétrolier Jaguar et fait obstacle à une inspection des autorités estoniennes. Selon le ministre, de telles actions montrent que la Russie est prête à utiliser la force militaire même pour protéger des navires civils, ce qui augmente considérablement le niveau de tension dans la région et appelle donc à une extension de la mission de l'OTAN en mer Baltique.

« Nous devons non seulement poursuivre la mission « Baltic Sentry » de l’OTAN en mer Baltique, mais aussi l’étendre. L’augmentation de l’activité de la flotte fantôme signifie également une augmentation des risques militaires », a dit K. Budrys.

Photos : Conférence Lennart Meri, Arno Mikkor.