Gabrielius Landsbergis : les contrats des pays de l’UE en vigueur n’empêchent pas de sanctionner, il faut une volonté politique pour le faire Rosatom
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont discuté de la responsabilité de la Russie pour ses crimes contre l’Ukraine, de la nécessité de renforcer l’efficacité de la mise en œuvre des sanctions contre la Russie et d’empêcher leur contournement, ainsi que de la nécessité de continuer à faire pression sur la Russie avec des sanctions et de fournir une assistance militaire d’urgence à l’Ukraine.
« Le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale contre Poutine n’est que le début du processus visant à faire en sorte que les responsables politiques russes soient poursuivis pour les crimes d’agression et autres crimes. La prochaine étape pour la communauté internationale est la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies de créer un tribunal spécial international. Poutine devrait être jugé non seulement pour l’enlèvement des enfants ukrainiens, mais aussi pour le crime d’agression », a noté G. Landsbergis.
Le chef de la diplomatie lituanienne a appelé ses collègues européens à commencer à appliquer des sanctions à Rosatom : « les contrats des pays de l’UE en vigueur n’empêchent pas de sanctionner, il faut une volonté politique pour le faire. Cibler les différentes couches de Rosatom selon le « principe de l’oignon » permettrait de tenir compte des contrats des pays de l’UE existants avec Rosatom et de garantir la sûreté nucléaire, sans empêcher une sanction du géant nucléaire de la Fédération de Russie ».
Gabrielius Landsbergis a attiré encore une fois l’attention de ses homologues européens sur le fait que la politique d’exceptions aux sanctions existantes est un échec. « Si, pour assurer la sécurité alimentaire, une exception était faite pour une société d’engrais biélorusse, dont les revenus ont été la plus grande source de financement du régime de Loukachenko, cela lèverait effectivement les sanctions imposées pour la répression politique, la torture des prisonniers politiques et des défenseurs des droits de l’homme dans les prisons biélorusses, et tout cela dans le contexte du soutien militaire biélorusse à la Russie », a déclaré le ministre.
La session conjointe des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE a convenu que l’UE s’engageait à transférer en un an un million de munitions d’artillerie à l’Ukraine.
« Cet accord envoie un signal fort à l’industrie européenne de la défense pour augmenter sa production », a dit le ministre des Affaires étrangères.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont aussi discuté de la poursuite de l’initiative sur les céréales en mer Noire, de la nécessité de trouver des solutions durables pour l’expédition des céréales ukrainiennes et de la coopération avec les pays tiers sur les conséquences globales de l’agression russe. La situation en Iran, la politique de répression intérieure et de prise d’otages des citoyens de l’UE, le soutien militaire de l’Iran à la Russie et les nouvelles mesures à prendre en réponse ont été brièvement évoqués.
Les ministres ont également abordé les perspectives de coopération avec la Tunisie, les défis des flux migratoires et l’aide possible pour ce pays.
Photos : Conseil de l’UE